Devrait-on appliquer de la glace sur une blessure?

  • Devrait-on appliquer de la glace sur une blessure?

     

    C’est encore le premier réflexe.

     

    14 h 30: L’incident.

    Machinalement, je sors de la pièce qui me sert de bureau. Mes pieds me portent, je leur fais confiance. Un tout petit pallier à franchir d’un pas, le gauche, pour me retrouver pieds fermes sur le bois franc de la salle à manger.

    Subitement, tout s’écroule!

    Le bout du talon de la semelle gommée de mon soulier droit a été intercepté par l’arête du nez de marche, induisant une inversion de la cheville. La plante de mon pied ne parviendra pas au contact escompté.

    Ma phrase interrompue, répondant à une interrogation de mon conjoint, se transforme en un cri aussi déchirant que ma cheville semble l’être.

    À l’autre bout de la maison, j’entends entre deux halètements de ma part, mon conjoint s’exclamer :

    — Oh! non, oh! non…

    La porte du congélateur s’ouvre et se referme. Mon conjoint est déjà à mes pieds à appliquer le sac magique glacé sur mon infortunée.

    Le sac magique. Est-ce si magique?

     

    Chaud, froid selon les besoins.

    Tous ne s’entendent pas sur son utilisation. Parmi les fervents défenseurs de la non-utilisation de la glace sur une blessure fraîchement faite, il y a Josh Stone. Ses arguments pèsent lourd sur ma conscience. Mais au moment de l’incident décrit ici, je n’en avais pas encore pris connaissance.

    Selon Monsieur Stone, il ne faut pas freiner le phénomène de l’inflammation en appliquant de la glace.

    L’inflammation apporte les éléments nécessaires à la reconstruction des cellules endommagées par le biais d’un apport sanguin plus élevé ainsi que la sécrétion d’une hormone bénéfique.

    Inflammation vs enflure.

    Toutefois, il nous faut distinguer l’inflammation de l’enflure. L’enflure est une conséquence de l’inflammation lorsqu’il y a trop d’accumulation de lymphe lorsque son évacuation est compromise.

    Encore une fois, la glace peut nuire à l’évacuation des déchets générés par l’explosion des cellules lors de l’impact.

    Il faut combattre l’enflure par la compression (bander la région blessée) et non la glace.

     

    La glace freine la restructuration des tissus lésés.

    Un autre point soulevé explique que lors de la reconstruction : la glace nuit au bon réalignement des fibres de collagène — véritable squelette à l’échelle cellulaire. Des exercices en mode excentriques seraient plus efficaces. (J’ai tout-à-coup l’image d’une grand-mère qui étire de la tire Ste-Catherine qui me vient à l’esprit…)

    16 h 30 Je dois partir.

    Immobile, surélevée et glacée depuis deux heures, ma cheville droite acceptera-t-elle mon poids? Sera-t-elle en mesure d’appuyer sur l’accélérateur et le frein? Car à 17 h, je dois donner un cours et les délais étaient trop serrés pour annuler.

    Mission accomplie! J’ai réussi précautionneusement, avec peu d’entrave, à donner mon cours et tous ceux du reste de la semaine. Pourtant, le bleuissement jusqu’aux orteils témoignait de la sévérité de l’incident.

    Les étirements m’ont sauvé!

    Si je me fis aux dires de l’article, le fait d’avoir poursuivi mes activités normalement, a probablement été ce qui m’a le plus aidée à maintenir la mobilité de ma cheville. Les étirements excentriques du mollet (fente debout en « poussant » simultanément sur les deux pieds) y sont sûrement pour beaucoup.

    Peut-être que cela a-t-il amoindri les effets néfastes de l’application de la glace sur une période prolongée au départ?

    Quoi qu’il en soit, aurais-je été capable de reprendre mes activités aussi rapidement (deux heures après mon « Ground Zero ») n’eût été de la glace?

    Assurément, je ne souhaite pas revivre l’expérience pour tester l’option sans glace! Faire une étude comparative, quoi. J’aime bien les études comparatives, surtout s’il s’agit de chocolat!

    Posturalement vôtre!

    Article de référence:
    http://stoneathleticmedicine.com/2015/02/10-reasons-icing-injuries-is-wrong/



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